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LE VIDEO-BLOG DE JENB PRODUCTIONS
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16 octobre 2009

Grave crise politique à Noisy-Le-Sec : Un Maire sans majorité

Nouvel incident au conseil municipal de Noisy-Le-Sec

La ville de Noisy-le-Sec ( 93 seine-Saint-Denis ) traverse une grave crise politique qui s'est confirmée hier soir lorsque les 6 élus Verts, menés par Anne Déo et les 13 élus du groupe "La Gauche qui vous ressemble et vous rassemble"(GRR dans le texte), groupe mené par le Conseiller Général et Adjoint (PCF) au Maire, ont décidé, après un bref exposé, de ne pas siéger, à nouveau, à cette séance.

Cet incident grave survient après le clash provoqué par les mêmes 19 élus et dans des conditions identiques lors de l'assemblée précédente du 24 septembre, leur départ provoquant l'annulation de la séance faute de quorum. Hier soir, donc, le conseil municipal était convoqué à nouveau pour voter les délibérations initialement prévues pour le 24 septembre.

Le public, environs soixante-dix personnes, était tendu et les annonces d'Alda Pereira-Lemaitre (PS), Maire, attendues d'autant qu'entre ces deux dates, cette dernière a porté plainte en diffamation, cette fois à l'encontre de l'UMP locale, pour diffusion d'un tract considéré également comme injurieux selon Me Francis Pudlowski, avocat de la plaignante.

Un nouveau Conseiller Municipal

Inutile de dire que ce fût un baptême du feu mémorable pour Francis Flouzat (PS), qui vient à succéder à Françoise Célati (PS), démissionnaire depuis le 3 septembre 2009 pour suivre son mari en Afrique. Une décision actée par le Préfêt le 21 septembre après que Madame Samia Essabaa ait décliné la succession.

Les verts ouvrent les hostilités

Après cette installation applaudie, on sent le public retenir sont souffle losque Anne Déo demande à prendre la parole. Vont-ils nous refaire la même ? Et bien oui ! Et la Présidente du groupe Les Verts de s'en expliquer : " (...) ce n'est pas de gaieté de coeur que nous avons bloqué [NDLR : le 24 septembre] des délibérations importantes pour la population et pour le personnel communal (...) " mais bien d'exprimer un profond mécontentement quant à la méthode de travail du Maire et " (...) faisant suite à de nombreuses interpellations restées sans réponse depuis près de dix-huit mois (...) ", dont le fond du contenu a été détaillé dans leur déclaration du  24 septembre, évoquant les difficultés à tenir les engagements (ex. épicerie sociale), le sempiternel différent sur la Police Municipale [NDLR : en dépit des doléances publiques des noiséens], et j'en passe.

Puis elle rappelle que malgré un récent échange de courrier, le groupe qu'elle préside n'a pas constaté le moindre signe d'une réèlle volonté de conciliation. " (...) Nous n'avons aucune réponse acceptable à nos questions. Aucune piste concrête de négociation ou de débat sérieux pouvant aboutir à un compromis acceptable (...) " s'exprimait Anne Déo d'une voix calme trahissant la lecture d'une déclaration préparée.

A l'image de notre illustration, dont nous remercions au passage notre photographe pour son sens de l'esthétique dénottant son réalisme sur la politique locale, on se demande si nos élus verts n'ont pas pris quelques rides. D'ailleurs, je ne suis pas certain que notre groupe local Verts représente aujourd'hui l'état d'esprit de l'électorat "Europe-Ecologie" qui a sû percer au dernier scrutin Européen. Car même localement, ils arrivent à contredire, non seulement leurs collègues de Stains sur la Police Municipale, mais plus globalement la politique menée par leurs homologues Verts au sein de la gauche diverse, tant nationale que départementale, y compris par le contre-pied fait aux Verts de Montreuil, future ville-membre de l'intercommunalité annoncée,  menés par la Sénatrice Dominique Voynet, dont il faut bien reconnaitre, pour cette dernière, son attachement à plus de consensualité au sein de la gauche plurielle que ne le font nos Verts locaux.

Première fissure de l'union sacrée

Suite à cette incisive et innopportune déclaration préméditée, c'est le Conseiller Général Garnier (PCF) qui, dans une intervention plus hésitante  car probablement moins spontannée, monte au créneau. Toutefois, bien qu'il insiste également sur la méthode de travail du Maire, ce Président de groupe se démarque de son homologue Verte. Gilles Garnier indiquant que " (...)  La réponse qui sera peut-être rendue publique [NDLR : réponse du Maire aux Présidents des ces deux groupes] (...) répond que fort partiellement (...) " aux interrogations. Il est plaisant de constater que Gilles Garnier ne s'est pas figé sur ses positions et considère que, même si cela reste fragmentaire, la réponse du Maire le satisfait du moins pour partie.

C'est-là, sans doute, la première fissure entre le groupe Verts et le groupe GRR : " (...) Il y a eu des petits pas peut-être de faits (...) " pousuit l'élu communiste, même s'il persite en disant que " (...) sur les fondamentaux, peu de choses sont données dans les signes que vous avez faits par rapport au courrier et aux réponses que vous nous avez faites (...) ".

Gilles Garnier se ménage une porte de sortie. Peut-être que son statut de Conseiller Général l'incite à la prudence, l'échéance de son mandat étant simultanné à la mandature de l'actuel Conseil Municipal. Difficile de briguer à sa propre succession sur un canton si l'on a sabordé sa propre majorité municipale...

Le Maire crédibilisé

Tout d'abord autant abasourdi et dépité que le public par cette théâtrale mise en scène, Jean-Paul Lefebvre (PS), Adjoint aux finances (entre autres) a, d'une voix inhabituellement étranglée, tenté de renouer le dialogue avec ses homologues déjà en partance dans les alcôves de la mairie pour de nouvelles tractations. Point n'en fût. Inutile. Dans une sortie digne du "Guignol" de notre enfance, les élus concernés, dans une fraternité affichée qui rappelait les meilleurs films série B des années 60, ont feint de ne pas l'entendre. C'est vrai, tout cela n'égale pas la verve des dialogues du regretté Audiard. Et les acteurs sont loin de la prestance de feux Gabin et Ventura.

Retournement de situation. Alors que notre Maire était légitimement placée en porte-à-faux le 24 septembre, le clash d'hier est l'acte de trop. Par son caractère trop caricatural, il discrédite ses auteurs et renforce la crédibilité de notre Maire.

Même si les passes d'armes nous ont forcément manquées, le Conseil Municipal, du moins ce qu'il en restait, a pu délibérer sereinement et efficacement sur les 31 délibérations à l'ordre du jour, dans un contexte plus constructif que celui habituellement constaté entre opposition et majorité qui se respectent.

Unanimité !

Sur les 31 délibérations, presque toutes ont été adoptées à l'unanimité, hormis quelques-unes ayant fait l'objet d'une abstention normale d'une opposition qui joue son rôle représentatif. Bien que beaucoup de délibérations concernaient des rapports annuels d'activité de Syndicats (eau, gaz, siplarc,...), on notera que la stagiérisation du personnel a été adoptée ainsi que la destruction d'un édicule place des découvertes.

Il est bien rare qu'une séance du Conseil Municipal soit aussi posée et au demeurant efficace.

Alda démission ?

Il est vrai qu'aujourd'hui notre Maire n'a mathématiquement pas de majorité. Les deux groupes contestataires de la majorité cherchent-ils à pousser Alda Pereira-Lemaitre à la démission ? C'est fort mal connaitre la volonté de cette dernière. Et même si, dans ses propres rang socialistes, il y a parfois des divergences de point de vue, nul doute que les membres de ce parti sauront faire bloc face à la démagogie destructrice de certains de leurs partenaires de gauche.

Il y a dix-huit mois, d'une très courte majorité (200 voix à peine), les noiséens ont fait le choix d'une politique de gauche. Accepteront-ils de voir leurs espérences sacrifiées sur l'autel d'égos sur-dimensionnés prêts à saborder leur propre chance d'offrir à ses électeurs, pour la plupart victimes collatérales d'un libéralisme éxacerbé prôné par Nicolas Sarkozy, d'abandonner cette opportunité à la droite aux aguets ?

Les électeurs ne se laisseront pas duper par cette supercherie et surtout ne se laisseront pas spolier cette mandature pour satisfaire l'attitude masturbatoire de certains.

Si j'attends un geste fort de conciliation de notre Maire pour ressouder cette équipage en plein naufrage, j'attends également de nos partenaires un comportement responsable et surtout constructif pour mener une politique de gauche où l'humain reprend sa vraie place. Et mieux vaut, pour cette mandature, de proposer une politique de centre gauche, plus en adéquation avec les attentes de la population, plutôt que d'offrir une porte béante à l'opposition aux prochaines éléctions municipales.

Et puis, à quelques mois d'une élection régionale, également portée sur des listes, les états-majors politiques nationaux des Verts et Communistes vont-ils laisser pourrir une situation qui risque fort de leur être préjudiciable ? Alors que la grande majorité des Régions sont détenues par une gauche rassemblée, en perdre ne fût-ce qu'une pour d'aussi futiles raisons n'est absolument pas tolérable.

Pour conclure et contrairement à ce qu'affirmait Anne Déo dans sa déclaration d'hier soir, refuser de siéger n'est pas une forme de "courage", pour la citer, mais bien un abandon face à l'adversité. On attend mieux que cela des élus de la République.

Enfin, il est de bon ton de rappeler que leurs indemnités sont nos impôts. A l'heure où les 48% de noiséens imposables reçoivent leurs taxe foncière et taxe d'habitation avec une augmentation particulièrement douloureuse depuis deux années consécutives, les contribuables attendent de leurs élus des actes concrêts et non une capitulation. Car hier soir, çà faisait cher payé les sièges vides et l'absence de débats contradictoires.

Cet article bénéficie, comme tous nos articles, d'un droit de réponse des personnes citées.

Jean-Emmanuel NICOLAU-BERGERET
Cet article n'engage que l'opinion de son Auteur
© 16 octobre 2009 -
JENB PRODUCTIONS

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