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LE VIDEO-BLOG DE JENB PRODUCTIONS
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12 décembre 2009

Dossier spécial sécurité publique à Noisy-le-Sec (partie 1)

                                                      1ère Partie

Sur Le Post.fr, la Seine-Saint-Denis est malheureusement souvent l'objet de posts relatifs à ses faits-divers, y compris sur nos pages concernant certains de ceux qui se sont produits dans notre ville de Noisy-le-Sec. La sécurité publique, en son expression la plus large, inquiète les urbains que nous sommes. Plus localement, dans notre commune, ce n'est pas tant son volume qui pose le plus de soucis - en cela Noisy n'est pas la ville la plus criminogène du département - mais bien plus son accroissement sensiblement perceptible par la population depuis quelques années. Mais la situation est-elle en train de changer ?

Introduction

Le témoignage de Laurence* est en cela inquiétant. Cette jolie jeune noiséenne de 26 ans, mère de famille longtemps restée sans emploi bien malgré elle, a réussi à dégoter un nouveau job il y a quelques semaines : Au coeur de Paris et donc facilement accessible par les transports en commun qu'elle emprunte chaque jour, elle est vendeuse de vêtements d'une célèbre enseigne dont elle assure régulièrement la fermeture du magasin. « Dans les transports je n'ai pas de soucis mais c'est quand j'arrive à Noisy que j'ai le plus peur. La gare est mal fréquentée par des mecs "chelou" et pas plus tard qu'hier on m'a suivie dans la rue. Mon boulôt m'oblige à m'habiller convenablement et çà attire les regards malveillants » nous racontait il y a quelques jours cette jeune femme.

Le voilà donc posé le problème de l'insécurité publique. Car cette insécurité revêt bien des facettes liées à notre individualité, notre statut, notre environnement. Ainsi la perception de " ce sentiment d'insécurité " - et donc des moyens à mettre en oeuvre pour l'enrayer - sera-telle bien différente selon que l'on a été victime d'une agression physique crapuleuse, du cambriolage de son logement, de la destruction de son véhicule, ou simple témoin d'éxactions parfois spectaculaires, de braquages de commerce ou d'incivilités relevant plus de l'atteinte à la tranquilité publique.

Nous n'évoquerons que pudiquement le meurtre de Prince Tamukwo abattu par balles devant la gare de Noisy-le-Sec le 18 mai 2007. Ces faits dramatiques sont encore, fort heureusement, assez rares dans notre ville, bien que des évènements semblables aient eu lieu dans des communes limitrophes.

Cette insécurité, donc, est-elle réèlle ou simplement ressentie ?  Important quant on sait que la réponse n'implique pas les mêmes moyens.

Face à ce que les personnalités politiques de gauche dénoncent comme un désengagement de l'état dans l'une de ses missions régaliennes garante d'une unité nationale et donc de la bonne conservation du lien social dans une vision égalitaire à l'échelon d'un territoire national, nos élus sont de plus en plus confrontés à cette thématique pour tenter d'y apporter un remède substitutif forcément insatisfaisant en terme de résultats probants.

Le récent arrêté municipal de Nice imposant un couvre-feux partiel des moins de 13 ans en est l'exemple le plus récent, bien que d'autres communes de la Seine-Saint-Denis s'y soient essayées depuis plusieurs années.

   

Les politiques en première ligne


Noisy-le-Sec n'échappe pas à la règle, ce qui implique que nous nous attardions sur la situation géopolitique locale, par ailleurs semblable à d'autres communes, dont celle de Stains que nous avions évoquée sur nos pages.

Il n'est pas un jour sans qu'une Noiséenne ou un Noiséen ne vienne à nous évoquer un incident, certains allant jusqu'à nous envoyer par e-mails leurs témoignages, photos à l'appui, de leurs mésaventures dans leur quartier. Cette éxaspération, particulièrement exprimée en centre ville - ce qui explique peut-être pourquoi Anne Déo (Les Verts) fût la seule Adjointe au Maire présente à la dernière assemblée de ce quartier vendredi 4 décembre - devient un problème prioritaire aux yeux de bon nombre de Noiséens.

Las d'attendre une large concertation maintes fois réclammée mais jamais organisée, deux groupes politiques de la majorité municipale ont décidé de s'atteler à la tâche en proposant un débat public. Il faut souligner le courage ainsi avancé d'aborder, à trois mois des élections régionales, un thème aussi sensible auprès d'un public particulièrement touché ces derniers mois.

Sans prétendre à résoudre les problèmes en quelques jours, cette conférence, grâce à la tribune ainsi réunie avec des intervenants de grande qualité et la pertinence des échanges qui s'en suivirent, a eu le mérite de nous éclairer d'avis de professionnels et de nous soumettre quelques bases de réflexions. Estimant la longueur (trois heures) de cette réunion, et surtout la qualité de son contenu, par ailleurs utile en dehors de nos frontières communales, il est apparût préférable d'en consacrer plusieurs posts afin de vous en rapporter les temps forts.

   

Notre histoire politique récente


Nous ne rentrerons pas dans des détails par ailleurs déjà relatés sur nos pages, mais en rappellerons les aspects les plus importants.

Noisy-le-Sec, situé en Seine-Saint-Denis, compte environs 39.000 habitants (39 élus). Son tissu industriel de l'après-guerre est frappé de plein fouet par les crises économiques, et la SNCF, important employeur sur la ville, s'est profondément restructuré ces dernières décénies.

En 2003,c'est Madame Nicole Rivoire (MoDem/UMP) qui dirige la politique municipale.

Mi 2005, Nicolas Sarkozy, alors Ministre d'état et Ministre de l'Intérieur transforme le commissariat de Noisy-le-Sec en "Commissariat sub-divisionnaire", sorte d'antenne périphérique du Commissariat de Bobigny, ville-Préfecture limitrophe. Une trentaine de fonctionnaires n'éxercent plus sur notre commune. Concrêtement les patrouilles se font beaucoup plus rares, et les moyens d'interventions, tant humains que matériels, font défaut. La Police Nationale abandonne clairement nos concitoyens. Un problème soulevé lors de la dernière assemblée de quartier : mals reçues au commissariat, les victimes ont été souvent incitées à ne déposer qu'une simple main courante au lieu d'une plainte ; Mal reçues au téléphone en cas d'urgence (tout ces faits ou témoignages sont enregistrés), pour finallement n'obtenir qu'une réponse insatisfaisante : A Noisy, comme partout ailleurs, nous n'avons qu'une "police d'intervention" par des opérations "coups de poings" totalement innéficaces car toujours trop tardives. Jean-Paul Lefebvre (PS), Adjoint au maire le rappellera dans son intervention. Alors que la population attend de "sa" ou de "ses" Police(s) une mission préventive et dissuasive.

A la même époque, notre édile d'alors crée une Police Municipale squelettique (trois fonctionnaires dont un secrétaire) malgré l'avis défavorable de l'opposition qui prétend, dès lors, que cette création est à l'origine de la transformation du commissariat de Police Nationale, la droite arguant qu'elle en est la conséquence. Par ailleurs, la gauche souligne l'impact fiscal de ce nouveau service sur la charge des foyers communaux.

Mars 2008: Alda Pereira-Lemaitre (PS), emporte la mairie d'une courte tête face à sa concurrente sortante, mais à la tête d'une majorité "arc-en-ciel" (fusion de deux listes de gauche au second tour) : Sur 30 élus de la majorité, 13 sont PC (et apparentés), 6 sont Verts, 10 sont PS et 1 PRG.

La dégradation de l'emploi et ses dégâts sociaux frappent la ville de plein fouet. Conséquences, Noisy est une ville pauvre où moins d'un foyer sur deux est imposable. Mise sous le réseau d'alerte préfectorale, notre commune frôle la tutelle, mais l'évite de justesse au budget 2009 avec des coupes claires dans de nombreux budgets.

   

La Police Municipale sauvée d'une seule voix


c'est lors de la séance du Conseil Municipal du 23 octobre 2008 qu'un coup de tonnerre éclate: Les 13 élus PC et les 6 élus Verts demandent la suppression de ce service de Police Municipale, entre-temps élargie puisqu'elle compte une dizaine de fonctionnaires ainsi qu'un nouvel encadrement devenu nécessaire. La délibération ainsi proposée est rejetée d'une seule voix, l'opposition venant au secours du PS pour éviter la disparition d'un service qu'elle avait créé.

A partir de ce qui apparait comme étant une véritable rupture au sein-même de la majorité, les médias relayent la crise. Le Parisien y consacrera plusieurs articles, nous mêmes l'évoquerons à plusieurs reprises. Quant à "93sang30", un autre blog noiséen, il diffusera même des propos tenus par Mohammed Mechmache, Maire-Adjoint (app. PC) en charge de la jeunesse et sports, propos particulièrement virulents contre la Police.

Dans la ville le ton gronde. Les Noiséens expriment leur ras-le-bol face à ce qu'ils perçoivent comme une agravation de la situation. La sécurité publique est abordée de façon récurrente dans toutes les réunions publiques, y compris lors de celles n'ayant aucun rapport avec ce thème. Agressions physiques, agressions sexuelles, rodéos sauvages à moto pour certains qui se finissent bien, pour d'autres qui se terminent dans le sang, incendies volontaires, hold-up, s'en est trop pour beaucoup.

Mai-Juin 2009 :Une série d'agressions et de braquages de commerces relancent les inquiétudes : Un libraire, une  parfumerie, un magasin de déco, ... C'est la cata sur le plan médiatique. L'insécurité noiséenne, jugulée dans les médias institutionnels, transpire sur le web grâce à des blogs indépendants, dont le nôtre. Cela nous vaudra d'ailleurs une certaine froideur de la part de certains élus.

Apothéose : le 14 juillet

En juin 2009, la fête de la ville dégénérère. Dans ce qui semble etre " un torpillage en règle ", une minorité de très jeunes individus foutent en l'air l'un des temps forts de la ville : jets d'acide chlorhydrique sur des passants, interpellation par la Police Municipale, puis tout part en vrille. Cela se termine par l'agression violente d'un élu qui voulu me protéger. Double fracture de la machoire et 33 jours d'ITT.

   

Alors que cette agression était ressentie comme une nouvelle escalade dans la violence par une large majorité de Noiséens (communiqués de presse du Parti Socialiste, de la Mairie, des jeunes UMP, ... ) et que TF1 venait nous rendre visite à cette occasion ( Merci à FullhdReady pour son post-vidéo), les inquiétudes légitimes au regard de cette émeute n'en étaient qu'à leur frétillement.

Moî-même, avais-je été autorisé à m'exprimer publiquement par devant notre Conseil Municipal le 25 juin dernier

 

La soirée mémorable du 13 juillet au soir restera ancrée dans la mémoire de ses témoins. Dans un contexte parfaitement prévisible - plusieurs alertes avaient été adressées en ce sens aux élus par mails - cette soirée restera probablement le summum, tant de l'imbécilité humaine que de l'incompétence le l'état. Ce saccage en règle, totalement programmé, voire minuté, bénéficiant d'un soutien logistique qui témoigne de l'implication d'adultes et qui eût pour résulats la dégradation gratuite de commerce, n'est plus acceptable.

   

Des incivilités quotidiennes

Au delà de ce qui semble être l'apothéose de la connerie, les Noiséens n'en demeurent pas moins victimes d'incivilités permanentes d'ailleurs rappelées lors de la dernière assemblée de quartier.

C'est dans ce contexte devenu insupportable qu'intervient ce débat sur la " tranquilité publique ". 

   

Pour mieux appréhender cette thématique, sous un angle plus circonspect et avec un peu de recul, les groupes Verts et PC nous ont proposés d'écouter les arguments de professionnels : un représentant syndical de la Police, un autre de la Magistrature, un sociologue et une responsable associative.

A suivre

Jean-Emmanuel NICOLAU-BERGERET
Cet article n'engage que l'opinion de son Auteur
© 12 Décembre 2009 -
JENB PRODUCTIONS

(*) le prénom a été modifié à la demande de l'interressée

à Lire également sur nos pages :

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