Les Verts et le PC clashent la Maire socialiste sur le budget : La ville bientôt sous tutelle préfectorale ?
Hier soir [NDLR : jeudi 8 avril 2010] se déroulait à l'Hôtel-de-Ville de Noisy-le-Sec (en Seine-Saint-Denis) une séance du conseil municipal particulièrement attendue puisque dédiée au vote du budget 2010. Après le 5ème clash vécu lors de la dernière séance (vote d'une motion pour supprimer la police Municipale ayant pour la cinquième fois consécutive placé notre Maire socialiste en minorité en à peine 18 mois), le public noiséen était venu en nombre assister à ces importantes délibérations, d'autant qu'une troisième hausse consécutive des impôts locaux y était annoncée.
Nous ne reviendrons pas sur l'éxposé préalable de Jean-Paul Lefebvre (PS), Adjoint au Maire en charge des finances, qui a présenté sous une forme pédagogique aujourd'hui reconnue, les grandes lignes de ce budget 2010 qui prévoit une hausse des impots de +2%.
Les Verts ouvrent les hostilités
C'est Anne Déo, présidente du groupe Les Verts, groupe (6 élus) de la majorité municipale, qui ouvre les hostilités. Courageusement, elle dénonce tour à tour les nombreux griefs à l'encontre de notre édile socialiste. Attaque frontale, sans équivoque, dans des propos qui scellent à jamais leurs divergences tout en dénonçant des pratiques incompatibles avec leur approche d'un débat démocratique serein. Cette fois, c'est la rupture, voire le point de non retour : Les Verts ont décidé de dénoncer et de ne plus céder à l'édile qu'ils ont à moult reprises alertée sans qu'elle n'ai daigné y prêter l'attention requise jusqu'àlors. Ambiance !
Face à cette diatribe introductive, les élus PC et apparentés (13 élus) ainsi que l'élu PRG suivent le mouvement.
C'est une véritable fronde à laquelle notre Maire socialiste doit faire face de la part des élus... de sa propre majorité.
Si l'on ajoute le 9 élus d'opposition, cela représente 29 élus sur 39 qui désavouent notre édile.
Partir dignement
Il ne lui reste plus qu'à tirer les conséquences d'une situation devenue ingérable et de se retirer avec dignité pour laisser la place à un autre membre de notre Assemblée Municipale qui saura se révéler être un véritable leader, fédérateur de cette gauche diverse en usant de méthodes plus consensuelles pour achever ce mandat sereinement.
Et si l'impertinence, toujours mauvaise conseillère, empêche cette sortie honorable, alors les élus se devront d'assumer leurs position avec fermeté et de faire en sorte que les électeurs soient à nouveau convoqués devant les urnes pour recomposer un Conseil Municipal avec une majorité clairement établie, stable, capable de mener des projets ambitieux.
La séance ayant été reportée après trois heures de débats publics suivies d'une heure de négociations, il n'est même pas certain que les délais légaux permettent la tenue d'une nouvelle séance dans le temps imparti. Le Budget devant être déposé le 15 avril à minuit en préfecture.
Et tant bien même, il est inimaginable qu'un consensus soit trouvé en quelques jours alors que les divergences perdurent depuis 24 mois, sauf si certains renient leurs positions exprimées hier.
Noisy-le-Sec va-t-elle se retrouver sous tutelle préfectorale ?
C'est peut-être la meilleure solution.
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
Cet article n'engage que l'opinion de son auteur
© 09 avril 2010 - JENB Productions
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