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LE VIDEO-BLOG DE JENB PRODUCTIONS
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LE VIDEO-BLOG DE JENB PRODUCTIONS
9 décembre 2010

Deuxième et avant-dernier tour ? Le deuxième n' est pas le dernier ? La réponse à l'un de nos lecteurs

http://www.lepost.fr/tag/elections-municipales-anticipees-2010/Suite à notre article titré « OFFICIEL : La liste de la gauche rassemblée qui se présente au deuxième et avant-dernier tour des élections municipales partielles à Noisy-le-Sec », l'un de nos lecteurs sur notre blog a posé la question suivante, question dont je suis bien heureux mais pas surpris qu'elle nous ait été posée :

«  Question
Bonjour.
Pourquoi avant dernier- tour ?
Le deuxième n' est pas le dernier ?
Merci.
Cordialement
»

Car, cette question montre oh combien les citoyens que nous sommes tous,  moi le premier encore en février 2008, sommes souvent surpris par notre igorance du code électoral, fondement-même de notre démocratie qui nous est pourtant si chère, en particulier à nous tous, blogueurs et posteurs, parfois impertinents. [NDLA :Un petit bonjour à Gilles, Anne, Jean-Paul, Clément, et tous les autres...  de vive voix, au téléphone ou sur fesses de bouc, que je remercie en passant pour leurs sympathiques messages d'amitié en ce jour d'anniversaire. On a le droit d'aborder un sujet sérieux tout en étant d'humeur taquine, surtout après les visites de ce soir qui donnent la niaque !]

Ce petit passage personnel terminé, revenons à la question de notre lecteur, question fort pertinente.

Les élections municipales

Je ne prétendrai pas vous divulguer les innombrables subtilités dudit code électoral, que seuls des professionnels avertis dans cette facette du droit public ont légitimement le droit d'argumenter. Mais il y a une base accessible à nous tous, profanes en la matière, concernant les élections municipales. Il faut avouer qu'habitant Noisy-le-Sec en Seine Saint-Denis, nous sommes particulièrement gâtés en ce domaine puisque nous cumulons les mandats inachevés et que de facto, nous votons pour des élections municipales plus souvent que la moyenne nationale.

La preuve : Après seulement 30 mois de mandat, notre Maire socialiste, désavouée par les 3/4 de son Conseil Municipal, en n'évoquant que ceux qui pouvaient, à l'époque, exprimer tout haut ce qu'ils pensaient tout bas, nous oblige, par son obstination malgré un désavoeux massif confirmé au 1er tour des élections actuelles, à retourner aux urnes en ce neigeux mois de décembre.



Si les élections du Président de la République ou d'un Député nous sont habituellement connues, paradoxalement, alors même que l'élection municipale représente aux yeux d'entre-nous tous, notre vie quotidienne (impôts locaux, cadre de vie, scolarité de nos enfants, vie associative, qualité du service public de proximité, et actuellement déneigement de nos voiries dont au passage on adresse un mot de sympathie pour ces agents de la fonction publique qui se décarcassent en se les gelant pour nous rendre nos déplacements plus aisés ...), beaucoup n'en connaissent pas les subtilités, dont certain(e)s candidat(e)s utilisent notre ignorance pour mieux diriger notre main dans l'isoloir. Je ne citerai personne en particulier puisque ce sujet avait déjà été abordé dans un post paru lors d'une de nos innombrales crises politiques locales.

Lorsque l'on vote aux présidentielles ou aux législatives (Député et non Sénateur), on a l'habitude de voter pour un individu. C'est un scrutin uninomimal.

En revanche, et contrairement à ce que l'on imagine, l'élection municipale est un scrutin de listes. On ne vote pas pour un individu, mais bien pour une liste, dont le nombre de candidats est fonction de la taille de la commune, menée par "une tête de listes".

Et c'est une élection à trois tours !

Bien-sûr l'électeur ne vote que deux fois, donc forcément, il fait un rapprochement insidieux par rapport aux présidentielles qui lui sont plus familières.

Au premier tour, un certain nombre de liste se présentent au suffrage des électeurs. Pour mémoire, concernant l'élection municipale et sous réserve de lieux de résidence, peuvent voter et être candidats, les personnes de nationalité Française, mais aussi d'une autre nationalité de la Communauté Europénne. Seul le Maire, doit obligatoirement avoir la nationalité Française.

Au soir du 1er tour :

- Si une liste fait 50% +1 des votes exprimés, la liste gagne l'élection. Il n'y a pas de second tour. On passe directement au troisième.

- Si une liste fait au moins 10% des votes exprimés, elle peut soit se maintenir seule au second tour, ou fusionnner avec une autre liste qui a fait au moins 5% des votes exprimés.

Seules les " têtes de liste " sont autorisées à décider d'une fusion et de ses conditions.

- Si une liste fait moins de 5% des votes exprimés, elle est éliminée. Ses candidats aussi.

- Si une liste fait entre 5 et 10%, elle est autorisée à fusionner avec une autre liste ayant fait au moins 10%. Si elle ne réusit pas une fusion, elle est éliminée.

Au second tour

C'est la liste qui arrive en tête qui gagne l'élection quel que soit le pourcentage.

Un   adage   dit  donc   qu'au   premier  tour  on  " choisit "  et  au  second  on " élimine ". Paradoxalement, alors que le premier tour est bien plus positif (" choisir "), les électeurs boudent souvent le premier tour. Et lorsque, par désintérêt, paresse ou nombrilisme, son absence au premier tour provoque une confrontation droite RPR (futur UMP) vs Droite Nationale, il est alors surpris d'un score aussi inquiétant se traduisant, comme une sorte de rejet, en une forme de " barrage national " anti-Frontiste. Mais il est alors déjà trop tard : Ils n'ont plus de choix. Ils ne peuvent " qu'éliminer ".  C'est, avouons-le une démarche plutôt négative. Alors qu'une démarche plus positive une semaine plus tôt aurait permis d'éviter le pire. Comme quoi, le 1er tour est primordial.

Bon, c'est vrai, à Noisy-le-Sec, il faut bien le reconnaitre, même pour la vie quotidienne, on n'est pas champion ! 36,47 % de participation dimanche dernier, ce n'est pas très glorieux.

Revenons donc à notre élection municipale. Le bon électeur motivé à déjà voté deux fois. Son choix est le meilleur, c'est certain. Eh bien non ! Au contraire, c'est presque là que débute le scrutin. Car l'électeur a oublié qu'il votait pour une liste de candidats et par pour Truc ou Bidule. Car c'est au troisième tour que le Maire est élu ! Bon nous on n'a plus le droit de jouer, mais on peut admirer le spectacle. C'est déjà pas si mal. Et je vous assure qu'à Noisy, une séance de Conseil Municipal çà valait bien quelques spectacles d'humoristes...

Donc, nous voici au trosième tour.

Et c'est là que l'on constate notre impuissance. Car le Maire est élu par les Coneillers Municipaux. Pas par les électeurs ! C'es balaud, mais c'est comme çà ! Et c'est pareil pour les Adjoints au Maire, de même que pour les élus qui siègent dans diférentes commissions.

Et... Cerise sur le gâteau (d'anniversaire), ces votes sont à bulletin secret. Les élus peuvent enfin s'exprimer en dehors de toute directive de Partis ou de Formations politiques.... La classe !

Petit détail qui a son importance. Les élections municipales sont un scrutin de listes (si ! Fallait bien lire plus haut) majoritaire, mais avec une dose de proportionnelle.

Ainsi, la liste gagnante récupère automatiquement 50% des siéges (nombre toujours impair). Mais l'autre moitié du Conseil Municipal est répartie entre toutes les listes, y compris la première. Cela signifie qu'une liste gagnant avec 40% au second tour va récupérer la moitié du Conseil Municipal + 40% de l'autre moitié.

Le législateur a institué ce type de scrutin afin que la liste gagnante dispose d'une majorité suffisante pour que l'organe délibérant ne soit pas placé en situation de blocage, ce qu'une proportionnelle intégrale risquerait de provoquer trop souvent.

En fait, pour être concis, la crise politique subie à Noisy-le-Sec de mars 2008 à décembre 2010 est le parfait contre-éxemple de ce que le Législateur voulait éviter ! Mais c'est connu, à Noisy, on ne fait rien comme tout le monde !

Donc, d'usage, on appelle " troisième tour " , la première séance du Nouveau Conseil Municipal où le Maire est élu par ledit Conseil.

Et puisqu'à Noisy rien n'est comme partout ailleurs...

Si la gauche rassemblée menée par Gilles Garnier (PC), Anne Déo (Les Verts Europe-Ecologie) et Jean-paul Lefebvre (PS) venait à gagner les élections, Ce serait Alda Pereira-Lemaitre, Maire sortante socialiste (2008/2010) qui proclamerait les résultats, et sans doute Nicole Rivoire, ancien Maire (2003/2008 - Modem ex UDF) qui introniserait Gilles Garnier, puisque c'est le Doyen du Conseil Municipal qui assume le protocole de la passation de pouvoir. (Dans le cas présent on suppose que Pierre Lerenard, Doyen des candidats en 15ème position sur la liste de centre-droite ne siégerait pas dans l'opposition qui ne compte que 9 places à Noisy-le-Sec).

Ce ne serait pas " une bonne gauche à la droite  " pour reprendre un slogan célèbre ?

Voilà, cher lecteur dont je remercie la fidélité et ses commentaires réguliers. J'espère avoir éclairé quelque peu ta lanterne. Et si tu le permets, je vais aller cracher mes poumons, car j'ai 45 bougies à souffler.

Et je crois, que certaines personnes qui sont venues me voir ce soir m'ont apporté un beau cadeau d'anniversaire. L'espoir et la niaque !

A lire aussi :

-
Dosssier spécial élections à Noisy-le-Sec sur Le Post.fr
- Notre dossier spécial sur les archives de notre blog
- Les vidéos de la campagne électorale sur Dailymotion

En savoir plus en vidéos :







Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
cet article n'engage que l'opinion de son auteur
© 08 décembre 2010 - JENB PRODUCTIONS

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Commentaires
F
"Ainsi, la liste gagnante récupère automatiquement 50% des siéges (nombre toujours impair). Mais l'autre moitié du Conseil Municipal est répartie entre toutes les listes, y compris la première. Cela signifie qu'une liste gagnant avec 40% au second tour va récupérer la moitié du Conseil Municipal + 40% de l'autre moitié.<br /> <br /> Le législateur a institué ce type de scrutin afin que la liste gagnante dispose d'une majorité suffisante pour que l'organe délibérant ne soit pas placé en situation de blocage, ce qu'une proportionnelle intégrale risquerait de provoquer trop souvent."<br /> <br /> C'est sûr qu'en réduisant l'opposition à néant, il devient plus facile de gouverner - et dans le cas de majorités relatives (soit parce que personne n'a fait 50%, soit parce que l'abstention est très élevée) cela devient franchement "délicieux". Heureusement que l'on n'applique pas ce système à l'échelle nationale, car l'Assemblée Nationale aurait une drôle d'allure. Et comme tous nos politiciens ont fait d'abord leurs "preuves" localement - et, pour beaucoup, continuent d'y sévir - aucune chance que le système soit jamais révisé dans un sens plus démocratique.
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