Plan de rigueur : Non à une hausse de la TVA sur les livres !

Dossier Élections 2012

PLAN DE RIGUEUR SUR LE BUDGET 2012

Le plan de rigueur annoncé par le gouvernement prévoit un nouveau taux de TVA à 7% au lieu de 5,5% à l'exception de " produits de première nécessité ". Sont concernés par cette hausse : les livres.

Livres : Préserver les plus vulnérables

S'il semble désormais acquis que le budget 2012 sera douloureux, surtout pour les plus pauvres. Parmi les mesures annoncées, deux hausses de TVA retiennent mon attention : La TVA sur les livres et celle appliquée en restauration. C'est la première qui m'interpelle aujourd'hui.

En effet, on ne peut pas dire que la lecture soit un luxe. Elle est un accès à la connaissance pour nos plus jeunes, un moment de détente pour beaucoup d'entre-nous, une nécessaire occupation pour nos anciens ou les malades.

Alors non, la TVA réduite à 5,5% ne doit pas être modifiée sur les livres et en particulier les manuels scolaires, les livres pour nos collégiens, lycéens et étudiants. Ces livres coûtent déjà chers (Il suffit de voir la facture lors de chaque rentrée scolaire) pour qu'ils soient épargnés par ces décisions de rigueur budgétaire.

Alors que dans notre ville de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), nous évoquons souvent le désœuvrement de notre jeunesse ; Alors que nombre de sociologues regrettent l'insuffisance de la lecture chez nos adolescents qui privilégient les jeux vidéos, la hausse de la TVA sur les livres est une aberration politique et surtout une vision à très court terme, voire étriquée.

La lecture, c'est aussi nos seniors, en particulier les personnes au grand âge. Or les gérontologues l'ont déjà dit : Ceux de nos seniors qui conservent le plus leurs facultés mentales et intellectuelles et donc qui conservent le mieux leur autonomie (source d'économies en matière de santé) sont ceux qui lisent ou font des jeux de réflexion.

Enfin, l'accès à la lecture est source d'enrichissement pour les " classes populaires " et source d'intégration pour les migrants. Restreindre financièrement l'accès à la lecture de ces populations les plus vulnérables se doit d'être abandonnée, y compris pour la presse écrite que les professeurs incitent nos lycéens à lire plus fréquemment.

Tout au plus pourrait-on accepter une hausse de la TVA sur les " beaux livres " (souvent thématiques), de ceux que l'on offre à l'occasion d'un anniversaire ou d'une fête de fin d'année. Mais la lecture populaire, c'est à dire la lecture de l'apprentissage de la connaissance, la lecture de la vulgarisation, se doivent d'être épargnés.

Les bibliothèques municipales également menacées

Les bibliothèques municipales sont le lieux de proximité idéal pour accéder à la lecture. Selon la politique locale appliquée, elles sont soient gratuites (c'est le cas à Noisy-le-Sec) et leur fonctionnement considéré comme un service publique, soient elles sont sur abonnements.

Dans les deux cas, les lecteurs potentiels de ces bibliothèques seront pénalisés par cette hausse de TVA. Car dans le cas de la gratuité, c'est sur le budget municipal que les ouvrages sont achetés et cette hausse annoncée de TVA sera répercutée sur les impôts locaux ou sur une diminution de l'offre (volume de livres renouvelés chaque année). Dans le cas  de bibliothèques sur abonnements, la hausse de TVA sera indubitablement répercutée.

En bout de chaîne c'est donc les populations vulnérables qui seront touchées de plein fouet.

Et cela n'est pas acceptable.

Muriel Nicolau-Bergeret
© 10 Novembre 2011 - JENB PRODUCTIONS (Noisy-le-Sec)

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