Tramway T1 : Spectaculaire remplacement d'aiguillages au terminus de Noisy-le-Sec

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Un chantier insolite

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Par
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret

Dans un billet du 3 octobre, nous évoquions les travaux de renouvellement de voies du tramway T1 au terminus de Noisy-le-Sec, chantier qui occasionne quelques perturbations pour les usagers de cette station distale puisqu'une seule voie est utilisée tant pour les arrivée que les départs.

Après les travaux de dépose des anciennes voies (photo 1 ci-dessous prise le 11 octobre), c'est un chantier spectaculaire qui s'est déroulé la nuit dernière. 

     

Les aiguillages arrivent par convoi exceptionnel

Les riverains du terminus n'ont sans doute pas passé une nuit très agréable en raison des bruits du chantier. Car pour la circonstance, la rue Jean Jaurès a été fermée à la circulation, dans les deux sens, dès hier soir 20h, entre la place Jean Coquelin (place de la gare) et la rue Marc Sangnier. Arrivés de Belgique par convois exceptionnels de catégorie 2, accompagnés de deux camions-grues d'une capacité de 200 tonnes chacune (Photo 2 ci-dessous), les deux aiguillages ont été livrés « prêts à poser » par la Société belge Préfarails, société leader européen dans la construction d’éléments de voies, en particulier la voie métrique urbaine des tramways. C'est la même entreprise qui a ainsi fourni tous les aiguillages de cette ligne T1 les années antérieures.

     

Chaque aiguille est ainsi livrée dans sa plateforme de béton précontraint avec son enrobage de chaussée (Pour ce qui nous concerne, des pavés), ses évacuations d'eaux pluviales, ses regards de maintenance et ses organes de commande. Chaque élément mesure 19,50 m pour un poids unitaire de 32 tonnes. L'équipe de pose n'a alors plus qu'à disposer les deux éléments dans les fondations préparées les jours précédents (Photos 3 & 4 ci-dessous). La manœuvre est assez spectaculaire par la minutie dont le grutier doit faire preuve pour ajuster au millimètre l'axe des rails de l'élément ajouté au réseau.

     

     

D'ailleurs, on peut s'étonner que ces appareils de voie livrées vers 2003 (Date du prolongement de Bobigny à Noisy-le-Sec) nécessitent d'être déjà remplacés. Mais il m'a été répondu que cette durée de vie d'environ dix ans était tout a fait normale pour un aiguillage autant utilisé quotidiennement. D'autant que la fréquentation de la ligne de tramway T1 est bien plus fréquentée que les prévisions les plus optimistes lors de son étude. Ainsi, en mars 1993, 52.000 usagers empruntaient quotidiennement ce nouveau moyen de transport. Car, il faut le souligner, c'est la Seine-Saint-Denis qui a accueilli la première ligne de tramway de la région Ile-de-France.

Depuis cette période, la fréquentation n'a cessé de croître : 80.000 usagers quotidiens en novembre 2000, puis 98.900 six mois après l'inauguration du tronçon Bobigny / Noisy-le-sec, puis, le chiffre record de 115.000 passagers en mars 2007. Le pôle multimodal de Noisy-le-Sec est ainsi l'une des gares les plus fréquentées de l'est francilien (Source RATP).

Cette parenthèse fermée, revenons à notre chantier. Après le travail de précision du grutier, il faut ajuster la longueur des voies et donc scier tous les bouts de rails aux extrémités. A la disqueuse lourde montée sur une pince fixée au champignon du rail, il aura donc fallu découper  une dizaine de coupons par aiguillage (Photos 5 & 6 ci-dessous). C'est sans doute la partie la plus bruyante du chantier. 

     

     

Ensuite l'élément est posé sur des traverses et l'opération répétée pour le second aiguillage (Photo 7 ci-dessous).

     

L'assemblage final

Mis en place dans leurs fondations, les aiguillages n'en sont pas pour autant fonctionnels (Photo 8 ci-dessous). Encore faut-il procéder aux raccordements  et couler le béton. Ainsi, dans la semaine prochaine, une autre équipe utilisera des coussins pneumatiques pour soulever à nouveau les éléments préfabriqués, procéder aux raccordement, couler la dalle de béton et réaliser les soudures. 

     

Ainsi, à la fin du mois, notre tramway T1 devrait-il avoir retrouvé la totalité de son infrastructure terminale et permettre à nouveau un trafic normal pour les usagers. Une fin de travaux attendue, d'autant que la bretelle de délestage actuellement utilisée commence à montrer elle aussi des signes de faiblesse. Une panne mécanique d'une des aiguille a d'ailleurs provoqué de sérieuses perturbations hier une bonne partie de l'après-midi entre Bondy et Noisy-le-Sec. 

Auteur : Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret 
© 19 octobre 2012 - JENB Productions - Noisy-le-Sec

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Comments

[lesgrandschamps]

@ Michel :

vous avez tout à fait raison (ce n'est sûrement pas utile de vous le dire, mais il y en a qui sont borné), TOUT n'est pas dit pour pouvoir faire passer la pilule !

Vous avez fait un petit oublie, les nuisances sonores et vibratoires dans la portion de tram qui va du pont de Bondy à la gare de Noisy-le-Sec. Pour en avoir la preuve, il faut aller boire un café (ou ce que vous voulez d'autre) pour s'en rendre copte. Pas besoin de faire de long discours, il faut vérifier pour savoir qui a raison ! Au besoin demander aux habitants qui ont leurs les fenêtres qui donnent sur cette ligne.

Le coût de cette réalisation sera au moins du double ne serait-ce qu'entre le temps de l’évaluation et de réalisation il se sera écoulé plusieurs années.

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Nous avons à Romainville les mêmes craintes que vous pour la rue Jean Jaurès, surtout que la municipalité VEUT imposer l'emplacement de la station au square Barbusse alors qu'un vote des participants l'a approuvé devant le collège Courbet (il fallait voir la tête de la maire pour s'en convaincre). Mais voilà, la municipalité ferait refaire ledit square par la même occasion en plantant des arbres, arbres qui sont déjà en place, y aurait-il une entreprise à favoriser ?

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Résistez autant que vous le pourrez !! Vous trouverez toujours des citoyens qui vous soutiendront.

[Michel]

LE PROLONGEMENT DU T1 VIA LA RUE JEAN-JAURES EST UNE ABSURDITÉ !







1- Le bilan socio-économique du T1:



Le rapport de la Cour des comptes sur les transports en Ile-de-France prend la ligne T1 comme exemple d'équipement de transport inefficace en pointant un rapport socio-économique très négatif. L'effet dissuasif vis-à-vis de l'automobile est dérisoire comme le démontre le rapport.



Le projet de prolongement dépasserait vraisemblablement les 600 millions d'euros pour 8 kilomètres, ce qui constituerait un record en termes de coût au km, celui-ci se rapprochant de celui du métro.



En tant que simples citoyens et contribuables, mais également en tant qu’usagers des transports en commun, il est inacceptable que le prolongement envisagé du T1 (qui est très loin de faire l’unanimité) ne soit pas évalué en comparaison objective avec un projet de grand métro réfléchi, ou de mise en route d'un TZ via le Pont-de-la-Folie, la Place Carnot à Romainville et Montreuil qui — eux — pourraient susciter une adhésion générale, en dehors même des frontières de notre ville.



2- L'intérêt général :



De ce point de vue, nous pouvons considérer qu’il y a longtemps que notre ville s’inscrit dans l’intérêt général, malgré de fortes nuisances induites (voies ferrées, autoroutes … représentant plus de 30 % de la surface de la ville) et des dommages urbains (avenue Galliéni !). A ce titre, la ville de Noisy-le-Sec doit être entendue sur le niveau de ses exigences et la pertinence de ses propositions, qui peuvent s’inscrire tout à fait dans l’intérêt de tous en matière de transport sur le long terme.



Il ne faut pas oublier l'important différentiel de coût au km — selon les chiffres d’origine, aujourd’hui largement dépassés— entre la partie sud (Montreuil/Romainville) et le secteur de Noisy : 52 M€ pour le secteur sud et 36 M€ pour Noisy ( 41 M€ si tracé ouest).



2- Pour notre ville :



Les bénéfices seraient très faibles : compte tenu de sa lenteur (16 / 17 km/h), les gains de temps potentiels ne peuvent que concerner des usagers proches d'une station de départ se rendant à une destination proche d'une station d'arrivée.



Les effets négatifs seraient par contre très importants :



• sur la rue Jean-Jaurès avec une largeur par endroit de moins de 15 m, et ce même avec une voie unique et une alimentation par le sol (dont les possibilités de réalisation technique et de gestion induite du trafic demeurent à démontrer), l'impact serait désastreux;



• sur le service aux usagers noiséens, largement dégradé (suppression d’un arrêt sur deux par rapport à la situation actuelle avec le 105);



• sur la circulation avec des reports sur d'autres voies inadaptées : l'exemple de l'avenue Galliéni est significatif, avec un report important sur l’avenue de Rosny;



• sur le stationnement : il constitue déjà un problème insoluble aujourd'hui, sachant que les Noiséens sont réfractaires aux parkings souterrains;



• sur le commerce (pas trop florissant déjà) l'impact serait évidemment très lourd : il suffit de longer la ligne sur le parcours de Bobigny pour s’en faire une idée;



• la circulation dans cet axe majeur de la ville qu’est la rue Jean-Jaurès est déjà difficile pour les piétons à certains endroits. L'insertion d'une piste cyclable (demandée par l'ancienne majorité) serait alors sans doute nécessaire, mais tout concilier rendrait l'espace encore plus étriqué;



• sur la rue Anatole-France : cette voie, bien qu'il s'agisse d'une entrée de ville, est étroite. Réduire le trafic automobile à un sens unique n'est pas acceptable, compte tenu des reports de circulation. Maintenir le double sens sans élargir n'est pas envisageable non plus compte tenu des problèmes de circulation et de stationnement que cela provoquerait.



S’ajoutent à ces effets :



• les coûts induits non pris en charge par le projet seraient inévitables, qui viendraient encore aggraver une fiscalité locale déjà extrêmement lourde;



• les travaux : comment gérer cette période de plusieurs années, comme le montre l’exemple actuel des blocages générés par les travaux du T5 à Pierrefitte ?

[manu]

Les personnes habitant les autres villes attendent ce tramway...les gens habitants Noisy ne sont pas les seuls utilitaires de ce mode de transport écologique...Cela va dans le sens du developpement de banlieue à banlieue et qui desenclaverait pas mal d'endroits actuellement inaccessible.Bref trop de temps à deja été perdu dans ces bavardages;

[Jean-Luc]

Il est évident que la prolongation du T1 de Noisy vers Val-de-Fontenay n'a aucun sens : non seulement elle finirait de tuer toute vie sur la rue Jean-Jaurès - comme le T1 l'a fait sur l'avenue Galliéni - mais en plus elle représente un coût exorbitant (600 milllions d'euros), alors que d'autres solutions seraient bien plus efficaces et moins coûteuses (par exemple TZ en direct via le Pont de la Folie et la place Carnot entre Bobigny et Val-de-Fontenay - ou encore passage direct du métro Grand Paris express par cet itinéraire, plutôt que le tracé dit "Orange", imposé sans aucune concertation par Bartelone, qui doublonne sans aucune utilité la ligne RER sur plus de 5 km !)

[DM]

Espérons qu'il ne sera jamais prolongé. Projet stupide et hors de prix.

Il vaudrait bien mieux se battre pour une solution métro dans le cadre du Grand Paris Express.