Prothèses PIP : La collectivité doit-elle payer 30.000 interventions chirurgicales pour retirer des implants mammaires ?
QUI VA PAYER ?
Par
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
Le problème posé par les implants mammaires supposément défectueux de type PIP (Poly implants prothèses) dont 30.000 femmes seraient porteuses et dont les autorités envisageraient une opération de grande envergure visant à retirer ces prothèses, pose un problème non négligeable en cette période de déficit abyssal de notre assurance maladie : Son coût !
Qui va payer la note ?
L'assurance maladie doit rester dans son rôle de protection sociale des individus nécessitant une thérapie due à une maladie ou un accident. Son objectif est donc de favoriser l'accès au soins aux personnes confrontées à un évènement médical imprévu. Elle n'a pas pour objet social de prendre en charge des soins non imposés par un aléa de la vie.
Ainsi, s'il est incontestable que certaines prothèses mammaires doivent être prises en charge par l'assurance maladie et en cela je pense en particulier aux reconstructions mammaires suite à des maladies cancéreuses ou des traumatismes accidentels, il s'agit-là d'indications médicales justifiées. On appelle cela de la " chirurgie réparatrice ".
Esthétisme ou reconstruction réparatrice ?
Les femmes qui se sont vues prescrire ses implants dans le cadre d'une chirurgie réparatrice suite à un cancer du sein ou un accident doivent être prises en charge à 100% par l'assurance maladie tant pour ce qui concerne l'explantation des prothèses supposément défectueuses et leur remplacement. Et l'assurance maladie doit se retourner contre le fabriquant desdites prothèses à risque pour se faire elle-même rembourser des frais ainsi avancés pour ces patientes confrontées, bien malgré elles, à ces "accidents de la vie".
En revanche, la question peut légitimement se poser pour les patientes qui auraient sollicité ces poses de prothèses dans un objectif purement esthétique qu'elles ont délibérément, non seulement acceptées, mais surtout sollicitées, alors-même que leur état de santé ne leur imposait pas une telle intervention chirurgicale.
La poitrine : attribut de la féminité
Certes, la poitrine est un attribut de la féminité, attribut auquel, nous les hommes, sommes sensibles, convenons-en ! Et l'on peut parfaitement comprendre qu'une femme avec une toute petite poitrine sollicite une pose de prothèse afin d'améliorer son " mieux-être " et donc sa vie sociale, sentimentale et sexuelle. Une telle intervention peut être considérée comme réparatrice au même titre qu'une pose de prothèse suite à une ablation du sein sur terrain tumoral.
A l'inverse, certaines femmes à la poitrine trop généreuse doivent pouvoir bénéficier d'une chirurgie réparatrice réductrice ne serait-ce que pour éviter des maladies ultérieures en particulier des maladies dorsales.
Pour autant, doit-on avoir le même raisonnement concernant des femmes qui ont artificiellement amplifié le galbe de leur poitrine alors qu'aucune raison médicale ne leur imposait et seulement dictées par des raisons personnelles d'esthétisme ? Personnellement, et je n'engage ici que mon avis individuel, je ne le crois pas. Ces femmes qui ont décidé de telles implantations l'ont fait par choix et non par contrainte de la maladie. En conséquence de quoi j'estime que la collectivité n'a pas à supporter les frais de ces choix. A ces femmes d'assumer leur décision. A charge pour elles, ensuite, de se retourner contre le fabriquant de ces prothèses supposément à risque. Individuellement ou collectivement.
Quelles priorités ?
Face à ces 30.000 interventions chirurgicales potentielles, il est évident que toutes les femmes concernées ne pourront pas être opérées en même temps. Il a été évoqué une période d'au moins six mois pour les réaliser.
Donc, dans la même logique, les femmes qui doivent prioritairement bénéficier de ces explantations-remplacements, sont celles qui ont eu a recourir à ces prothèses pour des raisons strictement médicales : Pour une bonne part suite à un cancer du sein ayant nécessité une mutilation indispensable et une nécessaire reconstruction.
Pour conclure, moi-même marié depuis plus de vingt ans, il ne me viendrait pas à l'esprit d'inciter mon Épouse à amplifier le galbe de sa poitrine. Même si j'en avais les moyens financiers. Une Épouse, on l'aime telle qu'elle est et non telle qu'on aimerait qu'elle soit !
Les maris qui ont incité voire payé à leur compagne une opération chirurgicale à des fins purement esthétiques par poses de prothèses sont autant blâmables que leur compagne.
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Auteur
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 21 décembre 2011 - JENB PRODUCTIONS (Noisy-le-Sec)